Skip to main content

Krista Detor

5 Star Review from MusicWaves, France!

5 Star Review from MusicWaves, France
Il nous aura fallu attendre 4 années après le superbe Chocolate Paper Suite pour partir de nouveau en voyage avec la talentueuse Krista Detor. Et, le meilleur moyen pour la dame de surpasser son précédent effort était de changer de point de départ. Exit Darwin et sa théorie de l'évolution, Krista est pour le coup partie en voyage du côté du lac Huron au Canada, emmenant avec elle quelques instruments et un petit carnet sur lequel elle note non seulement chaque impression et anecdote concernant son voyage, jour après jour (paysages, émotions, intempéries, découvertes et rencontres), mais aussi la genèse de chaque chanson. Qu'il soit personnel, sous forme de poème, d'haiku, de limerick (poème humoristique anglais) ou inspiré d'autres auteurs et écrivains, chaque titre a son histoire et forme au final, en plus de l'album, un véritable petit roman sous forme de journal intime.  

Et puisque vous êtes sur Music Waves et non une dans émission de Pivot, parlons maintenant musique. Essentiellement basé sur une mélodie de piano, chaque morceau prend le temps de dérouler sur l'herbe verte ou le long d'un sentier caché son tapis de notes, sans précipitation, véritable ballade passionnante et passionnée sur cette "terre plate".

A la voix globalement plus basse que ses consoeurs (on pense parfois à Jody Collins), Krista Detor ne bouscule pas son univers. Toute la force de sa musique tient dans un sens de la composition évident, intimiste, drôle et touchant ainsi qu'à une interprétation tout aussi spontanée et humble. Accompagnée ce coup-ci et entre autres de Victor Wooten et du violoniste Ariel Horowitz, Detor nous offre un album qui fera plaisir aux bassistes. Pas moins de 6 artistes différents se partagent l'instrument : Steve Mascari, Mike Lindauer, Frank Smith mais surtout, sur l'enjoué et folklorique 'Belle Of The Ball' (en écoute ci-dessous) et le nonchalant 'Fine Print', la basse ronde et chaude de Victor Wooten himself.

Comme d'habitude, quelques titres plus enlevés viennent maintenir la parfaite dynamique de l'ensemble comme un 'Red Velvet Box' entre Bayou Blues et vieux Jazz aux accents close harmony et 'Flat Earth Diary', magique titre Folk à la mélodie universelle qui impose Detor comme une maîtresse bien trop méconnue du genre. Parmi les quelques intimes bijoux notons en dehors du titre d'ouverture un 'Always Somewhere' à deux voix partagé avec Joe Crookston, la touchante 'Marietta' et ses délicates touches de violon ou encore la lumineuse 'Honey Down A String'.

Certes, il y en a qui trouveront la musique de Krista Detor trop calme, voire soporifique et nous sommes bien d'accord, ce n'est pas une artiste à écouter dans l'urgence mais bien calé dans son fauteuil, au casque de préférence, afin d'en apprécier toute la richesse et la profondeur. A ces conditions, vous serez conquis, indubitablement.